Des chercheurs observent l’activité du cerveau et identifient les processus biologiques associés aux troubles de l’humeur des citadins

23-06-2011


Le fait de naître et de grandir dans une grande zone urbaine multiplie les risques de souffrir d’anxiété et de troubles de l’humeur au cours sa vie. Jusqu’à maintenant, le processus biologique en cause dans ces associations n’avait pas été décrit. Mais une nouvelle étude internationale, à laquelle a pris part le chercheur Jens Pruessner, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, est la première à démontrer que la vie urbaine a une incidence sur deux régions distinctes du cerveau, qui régulent les émotions et le stress. Ces conclusions, publiées dans le numéro de Nature, pourraient mener à la création de stratégies visant à améliorer la qualité de vie des citadins.

« D’après des études antérieures, le risque de troubles anxieux est de 21 % supérieur chez les citadins, chez qui l’on observe également une augmentation de 39 % des troubles de l’humeur, explique le co-auteur de l’étude, Jens Pruessner, chercheur au Douglas. De plus, l’incidence de schizophrénie est presque doublée chez les personnes qui sont nées et ont grandi à la ville. Ces faits constituent une source de préoccupation; déterminer le processus biologique qui en est à l’origine est la première étape du processus qui permettra d’y remédier. »

Des structures cérébrales distinctes

M. Pruessner, et ses collègues du Central Institute of Mental Health à Mannheim, ont observé l’activité cérébrale de volontaires sains, provenant de zones urbaines et rurales. Dans une série d’expériences de résonance magnétique fonctionnelle, ils ont démontré que la vie urbaine est associée à une plus forte réaction de stress dans les amygdales du cervelet, zone cérébrale jouant un rôle dans la régulation des émotions et des humeurs. Par contraste, on a découvert que le fait de grandir en ville était associé à l’activité du cortex cingulaire, région régulant les affects négatifs et le stress.

« D’après ces observations, on voit que différentes régions cérébrales sont sensibles à l’expérience urbaine à diverses périodes de la vie, explique M. Pruessner. Les futures études devront clarifier le lien entre la psychopathologie et ces effets chez les personnes qui souffrent de troubles mentaux. Ces découvertes nous aident à comprendre les risques que l’environnement urbain fait courir quant aux troubles mentaux et à la santé en général. Elles nous font également entrevoir une nouvelle approche de l’interface entre les sciences sociales, la neuroscience et les politiques publiques en vue de relever le grand défi pour la santé que représente l’urbanisation. »

Partenaires dans la recherche
Cette étude a été financée par le Septième programme-cadre de la Communauté européenne, la German Research Foundation, et le ministère fédéral de l’Éducation et de la recherche de l’Allemagne.

Les médias en parlent !

Urban stress changes the brain, scan shows
Reportage télé de la CBC

City Living Changes Brain's Stress Response
Reportage de Scientific American

Stressed in the City: How Urban Life Can Rewire Your Brain
Un reportage de Time Magazine

Big City Got You Down? Stress Study May Show Why
Reportage du Huffington Post
 

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