16-02-2006

On parle de diagnostic précoce et de réinsertion communautaire au Douglas

Montréal, le 16 février 2006 – La plupart des troubles mentaux ne s’accompagnent d’aucune manifestation physique. Un(e) collègue ou un membre de votre famille peut en souffrir dans le silence et l’isolement, sans que vous le sachiez. Ces désordres affectent une personne sur quatre et peuvent avoir des effets dévastateurs, faisant de la vie un combat continuel. Réunis à l’Hôpital Douglas aujourd’hui et demain à l’occasion d’une conférence sur la maladie mentale, des praticiens se penchent sur de meilleures façons de reconnaître ces symptômes et de nouvelles méthodes pour diagnostiquer, traiter et réinsérer ces personnes dans la collectivité.

À la séance de demain, Ashok Malla, M.D., directeur du PEPP-Montréal (le Programme d’évaluation, d’intervention et de prévention des psychoses de l’Hôpital Douglas) et professeur au département de psychiatrie de l’Université McGill, va insister sur l’importance d’une intervention précoce. Il est convaincu que des psychoses comme la schizophrénie et la maladie bipolaire peuvent être traitées efficacement lorsqu’on les diagnostique assez tôt. Il évalue présentement l’utilité de nouveaux instruments pédagogiques pour aider les professionnels de la santé à identifier la psychose dès ses débuts.

« Certaines études récentes consacrées aux protocoles de soins, dont les nôtres, suggèrent qu’en transmettant au personnel de première ligne des compétences en identification précoce, nous pourrions réduire les délais de traitement », explique le Dr Malla. « Offrir dès que possible le traitement approprié est notre objectif, et nous avons bon espoir d’y arriver par cet apport d’expertise aux premiers pourvoyeurs de soins. »

William Spaulding, Ph.D., professeur de psychologie à l’Université du Nebraska et psychologue praticien au Programme de transition communautaire du Lincoln Regional Centre, parlera quant à lui des conditions à mettre en place pour permettre aux gens handicapés par les conditions psychiatriques les plus sévères de jouer un rôle dans la collectivité. « D’abord les systèmes de santé mentale doivent être en mesure d’administrer une gamme sans cesse élargie de traitements et de thérapies spécifiques, à l’efficacité vérifiée », explique-t-il. « Deuxièmement, il nous faut une méthode permettant d’offrir ces traitements et thérapies de façon individualisée et coordonnée. Troisièmement, nous devons porter ces traitements et thérapies là où les gens ont besoin : dans la communauté, les institutions ou les prisons. »

M. Spaulding ajoute: « Notre programme intensif de réadaptation psychiatrique au Lincoln démontre que, même dans un contexte hautement restrictif, les gens peuvent faire des progrès marqués et retourner à la collectivité. Nos données démontrent aussi que la réadaptation intensive est rentable: elle couvre ses frais par un recours moindre aux services après que le congé de l’hôpital est donné. »

Ce matin, Sagar V. Parikh, M.D., psychiatre-chef adjoint au Réseau de santé universitaire et professeur de psychiatrie à l’Université de Toronto, a présenté les pratiques d’excellence du traitement de la dépression grave. Il a démontré les utilisations possibles d’un excellent outil pédagogique créé par l’Organisation mondiale de la Santé pour aider les patients à gérer plus efficacement eux-mêmes une situation de dépression.

Au sujet du Douglas
Fondé il y a 125 ans (1881-2006), l’Hôpital Douglas est un centre d’excellence dédié aux soins, à la recherche et à l’enseignement sur la santé mentale. Affilié à l’Université McGill et à l’Organisation mondiale de la santé, le Douglas traite des gens aux prises avec la dépression, la schizophrénie, les troubles alimentaires, l’hyperactivité avec déficit de l’attention et des affections dégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Son Centre de recherche est le deuxième plus important au pays, avec un effectif de plus de 60 scientifiques et chercheur(e)s cliniques et 180 stagiaires postuniversitaires. Cette équipe travaille sans relâche à élucider les causes des troubles mentaux – qu’elles soient génétiques, environnementales, culturelles ou sociales – tout en élaborant des outils diagnostiques, des traitements et des méthodes de prévention.

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