16-06-2005

Le ministre de la Santé et des Services Sociaux, Philippe Couillard, a dévoilé hier son Plan d’action en santé mentale pour 2005-2010. Ce Plan définit comment les soins et les services de santé mentale au Québec doivent désormais s’organiser pour mieux servir les personnes de tous âges. Pour la première fois, le MSSS propose une démarche globale qui prend en compte la complexité particulière du traitement des gens atteints de maladie mentale. Nous en sommes ravis et soutenons le ministre dans cette démarche.

Pour l’Hôpital Douglas, dont l’expertise en santé mentale est reconnue en 2e (soins spécialisés) et 3e ligne (soins surspécialisés), ce Plan d’action arrive à point pour plusieurs raisons.

Les statistiques sont indéniables : 20% des Québécois souffrent ou souffriront d’un problème de santé mentale au cours leur vie. Le Québec détient le plus haut taux de suicide au pays et l’un des plus haut au monde. Le stigma associé aux maladies mentales est tel que de nombreuses personnes souffrant de troubles psychologiques ne demandent pas l’aide dont ils ont besoin. Le plan marque un tournant institutionnel : une fois pour toutes, la santé mentale, au même titre que la santé physique, a la place qui lui revient dans notre façon de dispenser les soins à notre communauté.

Un rôle accru de la première ligne dans les services en santé mentale
Nous y voyons une avenue pour rendre plus accessibles les soins de première ligne à notre communauté. Le Plan indique clairement que les nouveaux Centres de santé et de services sociaux (CSSS) ont le mandat d’organiser les soins de première ligne en tenant compte des particularités de la population desservie. En tant que centre hospitalier psychiatrique, l'Hôpital Douglas est appelé à travailler en étroite collaboration avec les CSSS pour assurer le continuum des services entre la première ligne et les soins spécialisés (2e ligne) et surspécialisés (3e ligne) et pour contribuer à la formation des intervenants de première ligne.

Nous voyons aussi dans cette démarche l’occasion pour nous de se re-concentrer sur notre mission première : la dispense de soins spécialisés et surspécialisés. Les ressources que nous avons dû consacrer aux soins de première ligne pourront être de nouveau recentrés vers le soulagement des patients les plus vulnérables.

Une clarification des programmes de troisième ligne
Dans ce sens, le Plan est clair dans sa définition des programmes surspécialisés qui sont offerts exclusivement dans les hôpitaux d’enseignement universitaire comme l’Hôpital Douglas. Parmi ceux mentionnés, notons les programmes des troubles de la personnalité, des troubles anxieux et dépressifs, des troubles de l'alimentation ainsi que des troubles psychotiques (comme PEPP-Montréal). Nous avons une expertise reconnue dans ces domaines grâce à la qualité de notre personnel, de nos soins, de nos projets de recherche et de l'enseignement que nous effectuons. Nous sommes heureux de collaborer avec nos partenaires universitaires dans l’offre de services des soins de 3e ligne.

Le plan insiste aussi sur la réintégration sociale des patients dans la communauté, y compris les services de support à l'emploi et l'hébergement. La seule reconnaissance de l’importance de la réintégration dans le Plan est une avancée majeure. Ceci entraînera une réorganisation des ressources d’hébergement, qui seront dorénavant partagés avec les CSSS.

Par ailleurs, ce plan soulève des questions en ce qui concerne le transfert de ressources financières (15-25% du budget des hôpitaux psychiatriques) et ressources humaines vers les services de première ligne sur les 5 prochaines années. Il importe que les services et les clientèles qui en bénéficient soient réellement redirigées vers les CSSS qui recevront ces transferts. Le passé nous indique que tel n’a pas toujours été le cas.

Nous sommes aussi conscients qu’il y aura des coûts reliés au transfert des connaissances vers le personnel qui héritera de ces tâches. Ces coûts devront vraisemblablement être assumés par les hôpitaux psychiatriques. À ce titre, nous souhaiterions que le MSSS examine des solutions pour alléger le fardeau que cela représentera.

Somme toute, ce plan est un immense pas en avant. L’Hôpital Douglas s’engage à jouer un rôle constructif de collaboration pour s’assurer de son implantation. Nous sommes enthousiastes devant les améliorations qui sont proposées, mais avant tout optimistes quant aux résultats sur le bien-être de notre communauté.
 

Renseignements

Florence Meney
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