31-05-2006

Une nouvelle étude du Douglas auprès de 2 400 citoyens du sud-ouest de Montréal

Montréal, le 31 mai 2006 – « Le vrai pouvoir, c’est la connaissance », écrivait Francis Bacon il y a quelque 500 ans, et c’est sans doute particulièrement vrai face aux problématiques de maladie mentale. Il reste à délimiter clairement l’influence de la pauvreté, de l’environnement physique et des facteurs sociaux dans le développement des troubles mentaux. Les chercheurs du Centre de recherche de l’Hôpital Douglas (CRHD) espèrent dénouer cet écheveau grâce à une nouvelle subvention de 2 millions $ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Les résultats de cette recherche menée sur plusieurs années auprès de résidents du sud-ouest de Montréal permettront une meilleure compréhension des risques et des causes propres à certaines maladies mentales.

Jean Caron, Ph.D., chercheur principal de cette étude, ainsi que ses collègues du CRHD, de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal, prévoient mener cette enquête auprès de quelque 2 400 résidents de divers quartiers du sud-ouest de Montréal, soit Saint-Henri, Pointe Saint-Charles, Verdun/Côte Saint-Paul/Ville-Émard, LaSalle, le Vieux-Lachine et Dorval. À l’aide de questionnaires standardisés et d’entrevues qualitatives, l’équipe va explorer les niveaux de stress, les mécanismes de gestion du stress, l’emploi et le niveau économique, le soutien sociétal, les services reçus et la stigmatisation sociale, et elle va relier ces facteurs à l’état de santé mentale et à la qualité de vie des répondants. L’enquête a quatre objectifs:

• Explorer les relations et interactions entre les déterminants personnels et sociaux, l’écologie des quartiers et la santé mentale;
• Identifier les conditions facilitant l’intégration à la collectivité des individus souffrant de maladies mentales;
• Délimiter l’impact du statut social et économique sur la santé mentale;
• Évaluer les besoins et la qualité des services de santé mentale disponibles.

« Environ vingt pourcent de la population canadienne est aux prises avec la détresse psychologique : ces personnes manifestent des symptômes comme l’anxiété et des troubles de l’humeur et du sommeil », dit M. Caron, également professeur associé au Département de psychiatrie de l’Université McGill. « Certaines de ces personnes s’adaptent bien, d’autres, non. Un de nos objectifs est d’identifier les facteurs qui influent sur ce processus et d’utiliser cette information pour optimiser des programmes et le soutien social dans la communauté. Nous visons à prévenir la maladie mentale et à améliorer la façon dont elle est vécue, notamment la qualité de vie des gens.

« Il s’agit d’une étude à long terme, ajoute Caron. Nous espérons qu’elle jette la lumière sur tous les facteurs reliés à l’état de santé mentale, pour améliorer la santé de la population et faciliter le travail des praticiens auprès de leur clientèle. »