19-12-2007


Les résultats d’une nouvelle recherche menée à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas pourraient indiquer les mécanismes par lesquels certaines personnes s’adaptent plus facilement et plus rapidement que d’autres aux décalages horaires ou changements de quarts de travail.

Cette étude, conduite conjointement par Francine James, Ph. D., Nicolas Cermakian, Ph. D., directeur du Laboratoire de chronobiologie moléculaire et Diane B. Boivin, M.D., Ph. D., directrice du Centre d’étude et de traitement des rythmes circadiens, est publiée dans l’édition de novembre de la revue scientifique Sleep et est la toute première à décrire les effets de la modification de l’horaire éveil/sommeil sur l’expression des gènes de «l’horloge biologique » et sur les rythmes hormonaux. Cette recherche a d’importantes répercussions sur la compréhension des troubles d’ordre médical affectant les travailleurs de nuit et les autres individus subissant des perturbations du cycle éveil/sommeil.

«Notre étude a évalué les changements moléculaires et physiologiques se produisant à la suite d’une modification de 10 heures dans l’horaire éveil/sommeil », précise l’auteur principal et chercheuse senior de l’étude, Diane Boivin. «Nous avons démontré qu’il est possible d'entraîner le corps à une nouvelle routine, mais cela prend plusieurs jours avant que les rythmes des gènes de « l'horloge biologique » réussissent à s'adapter. Cette recherche a des répercussions sur les individus modifiant fréquemment leur horaire éveil/sommeil, tels les travailleurs de nuit ou ceux qui voyagent régulièrement dans divers fuseaux horaires». «Le travail de nuit a été associé à un certain nombre de troubles de la santé, incluant les maladies cardio-vasculaires et gastro-intestinales, les troubles de l’appareil reproducteur et les risques accrus de cancer», ajoute Nicolas Cermakian. «La prochaine étape sera de comprendre en détail comment ces gènes sont gérés par les différents organes du corps humain».

Nouvelle présence sur le Web

Dans un effort visant à aider les personnes aux prises avec des troubles reliés au sommeil, la chercheuse de l’Institut Douglas, Diane Boivin, M.D., Ph. D., et son équipe, a récemment mis en ligne le Centre d’étude et de traitement des rythmes circadiens, grâce à un don de la Standard Life. Le site procure de l’information concernant le sommeil, la façon d’améliorer l’hygiène du sommeil ainsi que des mises à jour sur les projets de recherche en cours.

«Une partie de notre mandat est de diriger des recherches à la fine pointe de la technologie sur les troubles du cycle éveil/sommeil. Ces recherches contribueront à aider la population», selon Diane Boivin. «Si ces troubles ne sont pas diagnostiqués, ils peuvent conduire à une fatigue intense et mener à une grave diminution des performances à l’école ou au travail. Notre site fait état de la biologie du sommeil et des rythmes circadiens et donne des conseils sur la façon de contourner ces problèmes. Notre objectif ultime est d’améliorer la santé physique et mentale des individus en leur fournissant des informations validées d’un point de vue scientifique».

Les chercheurs du Centre d’étude et de traitement des rythmes circadiens conduisent des études multidisciplinaires sur la physiologie circadienne (événements rythmiques récurrents) et le sommeil chez l’humain. Les projets de recherche englobent :

  • Le développement d’outils servant à l’évaluation des rythmes circadiens chez l’humain;
  • L’identification des gènes de l’horloge circadienne et leur sensibilité aux changements de l’environnement;
  • La gestion de la fatigue pour les gens travaillant sur des quarts de travail changeants;
  • La modulation du sommeil et de l’humeur par l’horloge circadienne chez les personnes ayant des troubles de santé mentale.