14-01-2005

Les victimes du tsunami luttent actuellement pour combler leurs besoins les plus essentiels tels que la nécessité de trouver un abri ainsi que de se procurer de la nourriture et de l’eau. Au fil des prochaines semaines, les rues des villes et des villages touchés par la catastrophe seront nettoyées, les maisons seront rebâties et la communauté internationale ainsi que les équipes de télévision quitteront les lieux. À ce moment, les besoins des populations qui habitent les zones dévastées deviendront plus complexes et plus difficiles à gérer. La priorité sera de traiter les nombreux problèmes de santé mentale qui surgiront et d’évaluer les conséquences à long terme du trauma causé par le désastre..

Entre 15 % et 30 % seront probablement atteints du syndrome de stress post-traumatique (SSPT)
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble psychologique qui se manifeste après avoir vécu ou avoir été témoin d’un événement pouvant entraîner la mort tel une catastrophe naturelle comme le tsunami ayant frappé l’Asie. « Nous prévoyons qu’entre 15 % et 30 % des victimes du tsunami développeront un SSPT » affirme Alain Brunet, Ph.D., chercheur au Centre de recherche de l’Hôpital Douglas. « Une fois qu’un calme relatif sera rétabli, ces gens commenceront à avoir des pensées perturbatrices relatives à la catastrophe, dénieront la réalité et seront plus hyperactifs – des symptômes typiques du SSPT. Il est également probable que les cas de dépression se multiplient dans les régions touchées par le désastre. » conclut Alain Brunet

Écouter les personnes touchées et respecter leurs besoins
Ellen Corin, Ph.D., chercheure au Centre de recherche de l’Hôpital Douglas, croit qu’il est nécessaire d’adapter l’aide offerte aux victimes à leurs réalités culturelles régionales. De plus, il est essentiel de soutenir les professionnels, les groupes locaux et les organismes communautaires sur le terrain. Ellen Corin explique que « ces intervenants connaissent bien les réactions des ces populations face à l’adversité. Il est important de comprendre que chaque culture réagit de façon différente lorsqu’elle est confrontée à une situation traumatisante. » Ellen Corin poursuit en soulignant que « nous devons également tenir compte du rôle que jouent les traditions spirituelles bien ancrées dans ces sociétés et comprendre que la définition et le traitement des troubles de santé mentale sont dictés par leur culture. C’est pourquoi les victimes du tsunami adopteront peut-être des façons différentes de s’exprimer, de partager leurs souffrances et de donner un sens à ce qui leur est arrivé. Pour ce faire, nous devons écouter et apprendre. Ces sociétés pourraient considérer étranges, inappropriées voire nuisibles les approches utilisées en Amérique du Nord. En respectant leurs us et coutumes, nous leur lançons le message que nous sommes là pour leur venir en aide et non pour leur imposer nos solutions occidentales en matière de santé mentale. » conclut Ellen Corin.

Ellen Corin a développé une expertise dans l’adaptation de services en santé mentale dans un contexte social et culturel élargi au sein de la communauté internationale. Elle a longuement travaillé dans le sud de l’Inde et en Afrique centrale et a récemment collaboré avec des collègues indiens à la suite du tsunami en Asie.

Les enfants à naître : une population vulnérable
Lors de la crise du verglas de janvier 1998, le Québec a vécu une catastrophe naturelle à moindre échelle: 3 millions de personnes étaient alors privées d’électricité, dont certaines pendant plus d’un mois. Suite à ces événements, Suzanne King Ph.D., chercheure au Centre de recherche de l’Hôpital Douglas, a suivi un échantillonnage de femmes enceintes et a établi une corrélation entre la gravité du stress qu’elles ont vécu pendant la période de la tempête de verglas et le nombre de complications mineures affectant le développement de leurs enfants. Des catastrophes plus graves telles que le tsunami mèneront probablement à des conséquences plus importantes pour les femmes enceintes des régions touchées et leurs enfants à naître. Suzanne King recommande de prioriser les femmes enceintes en leur offrant des services de consultation psychologique afin de protéger leurs enfants à naître contre les effets nocifs du stress prénatal.
 

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