Les troubles alimentaires : au-delà de la nourriture

31-01-2015


Du 1er au 7 février 2015 aura lieu la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires. Le thème abordé cette année est : « Les troubles alimentaires : au-delà de la nourriture ».

L’Institut universitaire en santé mentale Douglas, qui possède une expertise unique dans le domaine des maladies liées à l’alimentation, souhaite attirer l’attention sur cette importante semaine et rappeler à ceux qui souffrent de troubles alimentaires qu’ils peuvent obtenir de l’aide.

Les causes des troubles de l’alimentation

On a longtemps pensé que les troubles de l’alimentation (TA) se manifestaient dans les familles à problèmes ou qu’ils avaient pour cause la pression des médias, à faire sans cesse la promotion de la minceur; toutefois, de récentes études scientifiques semblent indiquer que les causes des TA ne sont pas aussi simples.

Les troubles de l’alimentation doivent être considérés comme le résultat de l’activation des vulnérabilités génétiques (héréditaires) par toutes sortes de pressions et de contraintes provenant de l’environnement. Un des principaux facteurs de stress est la malnutrition causée par une restriction calorique excessive (c.-à-d. trop de régimes amaigrissants).

Parmi les autres facteurs, on peut compter les stress de développement, la pression excessive de la réussite, et peut-être même l’exposition intra-utérine au stress, soit avant la naissance. Selon le Dr Howard Steiger, directeur du Programme des troubles de l’alimentation de l’Institut Douglas, « des effets comme ceux-là sont probablement dus à des processus épigénétiques, à travers lesquels des facteurs environnementaux de toutes sortes (entre autres les effets dus aux milieux qui incitent trop aux restrictions caloriques) peuvent déclencher des effets génétiques néfastes et arrêter les effets génétiques bénéfiques. Une de nos études montre que plus longtemps les gens souffrent de troubles de l’alimentation, plus les signes d’altérations épigénétiques sont prononcés (c.-à-d. les effets qui modifient l’expression génétique). En d’autres termes, les TA ne sont pas causés par des problèmes superficiels d’image corporelle ni par de mauvaises relations parents-enfants; ils représentent les réels effets biologiques des impacts environnementaux chez les personnes atteintes, qui, à ce moment-là, sont prises au piège des régimes alimentaires excessifs. »

«Pourquoi est-ce important?», poursuit le Dr Steiger, «les TA ont plusieurs causes : biologiques, psychologiques et sociales. Mais si nous pouvons réduire les pressions sociales qui incitent les gens à vouloir être plus minces que le permet la nature, nous verrons de moins en moins de gens sombrer dans les troubles alimentaires… et ce, sans mentionner que cela contribuera au regain de l’estime de soi d’un grand nombre de personnes, qui ont honte de leur propre corps et qui ont une image négative d’elles-mêmes parce qu’elles ne correspondent pas à l’idéal véhiculé par les médias.»

Quelques statistiques

Au Québec, l’anorexie, la boulimie et d’autres troubles de l’alimentation touchent plus de 100 000 filles et femmes. Au Canada, on estime que 5 % à 20 % des personnes qui souffrent d’anorexie mentale et qui n’ont pas recours à l’aide de services spécialisés meurent de complications liées à la maladie.
Les données montrent que les troubles de l’alimentation et leurs conséquences représentent une lourde charge pour le système de santé. En fait, certains rapports indiquent qu’ils sont aussi coûteux chez les adolescents et les jeunes adultes que les troubles tels que la dépression.

Renseignement

Florence Meney
Relations avec les médias
Direction des communications et affaires publiques
Institut universitaire en santé mentale Douglas
Tél. : 514 761-6131, poste 2769
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Cynthia Lee
Relations avec les médias
Université McGill
Tél. : 514 398-6754
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