Le Douglas affronte les statistiques

08-02-2007

Le Québec recense le tiers de l’ensemble des cas de suicide qui surviennent au pays et présente le taux le plus élevé parmi les provinces canadiennes, Les chercheurs et cliniciens de l’Hôpital Douglas tentent d’améliorer ces statistiques en offrant des programmes spécialisés de traitement des troubles dépressifs et de prévention du suicide.

«Ces statistiques constituent une source de préoccupation pour chacun d’entre nous, dit Gustavo Turecki, M.D., Ph.D., directeur du Programme des troubles dépressifs du Douglas et du Groupe McGill d’études sur le suicide. Nous devons promouvoir une meilleure prise de conscience et une reconnaissance du suicide à titre d’important problème de santé. L’un des principaux objectifs de notre programme consiste à assurer un transfert des connaissances des chercheurs aux médecins généralistes ainsi qu’aux autres professionnels de la santé.»

«S’il est essentiel de mieux faire comprendre à la population les causes sous-jacentes de la dépression, il est particulièrement important pour les gens qui sont proches de personnes qui présentent des tendances suicidaires d’être mieux informés, ajoute Johanne Renaud, M.D., psychiatre au Douglas et responsable de la section jeunesse du Programme des troubles dépressifs. Nous devons reconnaître les signes caractéristiques très tôt de telle sorte que les personnes dépressives puissent rapidement obtenir les soins dont elles ont besoin.»

Au rang des signes précurseurs que peuvent noter les parents et amis quant à la possibilité qu’une personne ait des tendances suicidaires figurent : de profonds sentiments de tristesse, des comportements inexplicables, le retrait social, le fait de confier des biens précieux à des parents et amis et de formuler des commentaires au sujet de la mort et du fait de mourir.

Le Programme des troubles dépressifs du Douglas a été créé l’hiver dernier afin d’offrir un traitement de pointe aux patients de tous les âges et d’appuyer les membres de leur famille. Le Programme est conçu de manière à venir en aide aux patients qui présentent des antécédents de comportement suicidaire, aux jeunes qui souffrent de dépression majeure, aux adultes qui ne répondent pas aux traitements ainsi qu’aux personnes qui se retrouvent en période de deuil prolongée.

L’équipe multidisciplinaire du Programme évalue et traite les patients au moyen d’une multiplicité de techniques, faisant ou non appel à des médicaments et au rang desquelles figurent des séances de thérapie familiale et de groupe ainsi que des interventions ayant pour objectif de prévenir le suicide.

Les recherches en matière de suicide menées au Douglas s’intéressent à des questions telles que la suivante : «Pourquoi certaines personnes qui deviennent déprimées se suicident-elles alors que d’autres, qui souffrent de la même maladie, ne posent pas ce geste?» Des études qui visent à mieux comprendre les caractéristiques de ces personnes et qui s’intéressent tout particulièrement à des aspects tels que les traits de la personnalité et d’autres troubles d’ordre psychiatrique sont en cours. Sont également en cours, des études qui s’intéressent à la neurobiologie du suicide ainsi qu’au rôle des facteurs de risque génétiques.