Des chercheurs identifient la région du cerveau où est conservée la mémoire sociale

05-04-2007


Des chercheurs de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas de l’Université McGill, en collaboration avec une équipe de chercheurs de l’Université de Paris, ont fait appel à l’imagerie par résonance magnétique pour identifier la région du cerveau où sont rangés les souvenirs de rencontres, de fêtes, de disputes, de bons moments et d’interactions sociales qui font partie de notre vie. 

« Nous savions depuis quelques années que le cortex préfrontal interne était lié au traitement des données rattachées à la vie sociale. Nous ne savions pas cependant que cette même région cérébrale joue également un rôle dans le stockage de la mémoire des données sociales », a indiqué le Pr Martin Lepage. 

De concert avec les chercheurs français, l’équipe mcgilloise, formée du candidat au doctorat Philippe Olivier Harvey et de Martin Lepage, professeur adjoint au Département de psychiatrie de l’Université McGill et directeur du Groupe d’imagerie cérébrale de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, a identifié une région précise logée dans le cortex frontal, qui semble spécialisée dans le traitement et le stockage de la mémoire des souvenirs à caractère social.

À l’aide d’une technique fondée sur l’imagerie par résonance magnétique, les scientifiques ont mesuré l’activité cérébrale de 17 sujets alors qu’ils effectuaient des tâches de mémoire et manipulaient des photographies de scènes d’activités sociales, où l’on voit des gens interagir les uns avec les autres, et des photographies de paysages, sur lesquelles n’apparaît aucun individu. Les chercheurs ont identifié la partie interne du cortex préfrontal, appelée cortex préfrontal interne, comme étant la structure clé ravivant, à partir d’une image, le souvenir d’une rencontre sociale.  

L’efficacité avec laquelle notre cerveau traite, conserve et récupère les événements sociaux et les relations est un facteur essentiel de notre adaptation sociale. Diverses régions cérébrales, dont l’hippocampe, sont directement actives dans les fonctions de l’apprentissage et de la mémoire. Des données recueillies précédemment par les mêmes équipes de recherche ont donné lieu à l’établissement d’un lien entre cette région préfrontale et la façon dont nous nous percevons et percevons les autres.

Cette nouvelle étude pourrait donner lieu à une meilleure compréhension de certains troubles mentaux, dont la schizophrénie et l’autisme, lesquels ont une incidence sur les habiletés sociales et relationnelles. Les données des chercheurs sont publiées dans le numéro de février 2007 du Journal of Cognitive Neuroscience