20-09-2007


Saviez-vous que l’équipe de l’unité des comportements à risque (Perry 2A) du Programme des troubles psychotiques du Douglas a réduit son utilisation des salles d’isolement de plus de 50 % au cours de la période 2006-2007? Saviez-vous qu’elle a connu un tel succès en aidant les patients à apprendre à mieux gérer leur comportement que l’une des deux salles d’isolement a été fermée au printemps 2007? Comment l’équipe du Perry 2A s’y est-elle prise pour obtenir des résultats si positifs?

Un nouveau système de privilèges et un code

Selon la chef clinico-administratif du Perry 2A/Service de rétablissement intensif dans la communauté, Yvonne Hindle, leur succès s’explique principalement par l’implantation d’un nouveau système de privilèges. « Nous encourageons les patients à accumuler des points en suivant leur programme et en adoptant un comportement approprié. Ils utilisent leurs points pour obtenir des permissions de sorties, recevoir éventuellement leur congé de l’unité et réintégrer la communauté. Élaboré en 2006-2007, le système fait l’objet d’une mise à jour périodique, comme toutes les autres initiatives du Perry 2A. »

Au cours de la période 2006-2007, l’équipe du Perry 2A a également élaboré, en tenant compte des commentaires des patients, un code de responsabilité conjointe et de respect mutuel. Ce code, affiché au mur de l’unité, décrit clairement les droits et responsabilités des patients en plus de fournir des définitions de comportements acceptables.

Un formulaire d’auto-assistance

L’équipe du Perry 2A est toujours à la recherche de nouveaux moyens pour aider les patients à se rétablir. C’est pourquoi elle est en train de développer un formulaire d’autoassistance, qui est présentement testé auprès de groupes de discussion formés de patients du Perry 2A. Les patients utilisent le formulaire pour noter les éléments qui déclenchent chez eux de l’agitation ainsi que les actions qui peuvent aider à atténuer ces émotions.

Yvonne Hindle explique : « Éventuellement, tous les nouveaux patients rempliront ce formulaire lorsqu’ils arriveront à notre unité et ils repartiront avec une copie lors de leur congé. Voici un exemple de son utilisation : un patient du Perry 2A qui fait partie de notre groupe de discussion a récemment eu recours au formulaire pour déterminer que la musique contribuait à atténuer ses symptômes lorsqu’il se sentait agité. Maintenant, lorsqu’il est stressé, il retourne à sa chambre et allume la radio. Cette approche fonctionne très bien pour lui. »

Modification du profil, modification du mandat

«Il est essentiel de rappeler que le profil des patients du Perry 2A a évolué au cours des dernières années, souligne Yvonne Hindle. Puisque notre clientèle est plus jeune qu’auparavant et que 90 % de nos patients font l’objet de restrictions légales, nous devons faire face à de nouveaux défis. Nous devons continuellement parfaire nos compétences et élaborer de nouveaux outils pour répondre à leurs besoins particuliers. Évidemment, un changement de clientèle signifie également un changement de mandat. Dans le passé, le Perry 2A était une unité de réadaptation intensive. Désormais, notre mandat est double : réadaptation intensive et gestion des risques.»

La recherche du Douglas produit un nouvel outil

Dans le but d’améliorer la qualité des soins et le niveau de sécurité de l’unité, Anne Crocker, Ph.D., chercheuse au Douglas, réalise présentement un projet de recherche en collaboration avec les patients et les employés du Perry 2A. L’objectif est d’évaluer l’implantation du nouveau guide d’évaluation des risques à court terme et la traitabilité (START) pour mesurer et gérer les comportements difficiles. Si le projet, financé par l’Institut canadien pour la sécurité des patients, entraîne des améliorations, cela pourrait mener à une implantation plus vaste de ce type d’outils de mesure et de gestion du risque, non seulement au Perry 2A et dans les unités qui y sont liées, mais aussi ailleurs au Douglas et dans d’autres établissements.

Se distancier des pratiques d’isolement

Au sujet de l’isolement, Yvonne Hindle affirme : «Au XXIe siècle, dans la plupart des milieux psychiatriques modernes, l’isolement n’est plus un outil adéquat de gestion du comportement. Nous avons recours à l’isolement uniquement comme mesure d’intervention d’urgence. De nos jours, le personnel doit plutôt se concentrer à essayer de trouver des moyens d’aider les patients à acquérir de nouvelles compétences pour réduire leur stress, résoudre les conflits et prendre en main leur processus continu de rétablissement. Ces compétences les préparent à leur éventuel retour dans la collectivité. Je suis fière que le rétablissement fasse partie intégrante du mandat de l’Institut Douglas; je ressens une grande satisfaction de voir que les actions de l’unité Perry 2A contribuent à sa concrétisation.»