20-07-2009


Vous savez sûrement que la famille Molson a acheté récemment le club de hockey des Canadiens de Montréal. Mais, saviez-vous que nous avons nos propres nouvelles concernant les Molson?

Tout a commencé il y a quelques mois, lorsque Stéphanie Lassonde, responsable du à l'Institut Douglas, cherchait quelque chose pour égayer les murs de son bureau. Elle savait qu'elle avait trouvé son trésor lorsqu'elle a découvert le portrait d'un monsieur à l'air distingué, caché dans un coin de l'Institut.

Elle prit le portrait, et l'accrocha à son mur. Le lendemain, l'un de ses consultants – fervent amateur d'art – lui rendit visite.
« Qui est cet homme? », demanda-t-il. « Quel lien a-t-il avec l'Institut Douglas? »

Intrigués, ils décidèrent de trouver l'identité de l'homme mystérieux et du peintre qui avait signé son portrait. Leur principal indice était effectivement la signature : Robert Harris.

Quelques rapides courriels à Brian Foss, professeur au Département d'histoire de l'art à l'Université Concordia, et à Conrad Graham, conservateur des arts décoratifs au Musée McCord, leur ont permis de trouver la réponse : non seulement ce tableau constituait-il une partie importante de l'histoire de l'Institut Douglas, mais il avait en outre été peint par l'un des plus grands portraitistes du Canada..

Petite leçon d'histoire

Premièrement, le modèle : le portrait est celui de nul autre que John Henry Robinson Molson (1826–1897), le petit-fils de John Molson, qui lança la Brasserie Molson dans les années 1780.

L'apport de John H. R. Molson à sa chère ville de Montréal relève de la légende. En fait, il a tellement donné spontanément de son temps et de son argent à l'Université McGill, qu'il s'est fait offrir le poste de chancelier (qu'il a modestement refusé).

Et il a également été extrêmement généreux à l'égard du Verdun Protestant Hospital for the Insane (nom original de l'Institut). En plus d'avoir été l'un des fondateurs de l'Hôpital, il a fait des dons importants, notamment des fonds destinés à la construction d'un pavillon et d'un gymnase. Pour les patients de l'époque, dont les principaux traitements étaient constitués d'activités et de grand air, ces immeubles étaient une bénédiction. Malheureusement, ces édifices n'existent plus aujourd'hui.

Deuxièmement, le peintre : Robert Harris, l'un des plus grands portraitistes du Canada, est surtout connu pour son portrait des Pères de la Confédération, un classique de l'histoire du Canada, peint en 1883.

Harris a réalisé le portrait de John H. R. Molson en 1907, probablement d'après une photographie, car John H. R. Molson s'est éteint en 1897. Harris fut payé 400 $ pour son travail, somme importante pour l'époque.

À mesure que l'information s'accumule à propos du portrait, la curiosité de Stéphanie augmente : « Je me pose la question : combien d'employés de l'Institut Douglas ont admiré cette oeuvre, au cours du dernier siècle? Combien de personnes l'ont accroché dans leur bureau au fil des ans, comme je l'ai fait? Chose certaine, John Henry Robinson Molson serait fier de voir l'évolution du Douglas depuis 100 ans. Ce portrait de M. Molson nous rappelle nos racines. Rien que cela en fait une pièce inestimable de l'histoire de l'Institut. J'espère le voir exposé au Douglas au cours des prochains mois, afin que tous puissent en profiter. »

Nancy Schmidt