Alain Brunet, Ph.D., rétablit les faits

27-02-2013

Le 23 février dernier, la journaliste Josée Blanchette publiait dans Le Devoir, une entrevue avec un psychanalyste qui travaille avec des réfugiés. Dans cette entrevue, Michel Peterson critiquait le recours au propranolol utilisé au Douglas pour soigner le trouble de stress post-traumatique. Alain Brunet, chercheur et directeur du Laboratoire de recherche sur les psychotraumatismes, a voulu rétablir les faits.



Les propos tenus par le psychanalyste Michel Peterson sur le traitement que nous offrons aux traumatisés psychiques au Centre de recherche de l’Institut Douglas depuis bientôt 10 ans ne sont supportés ni par la science, ni par notre expérience clinique.

Il est non-fondé de dire que les gens qui ont pris du propranolol «décompensent, subissent une luxation de la mémoire, ont des trous dans leur histoire». Il est tout aussi faux de dire qu’on «leur fait oublier leurs traumatismes, mais tout ce qui vient avec aussi, des pans entiers de leur vie». Il est non-fondé de dire que le propranolol produit un «Alzheimer précoce».

Aucun des patients que nous avons traités avec le propranolol n’a oublié ses traumatismes. Le propranolol n’a tout simplement pas cette propriété. Ce médicament, couplé à un exercice de remémoration, diminue simplement l’intensité émotionnelle du souvenir traumatique. Les gens que nous traitons ne sont pas dans un état «lamentable». Bien au contraire, ils ont l’impression de revivre enfin.

En critiquant un traitement qu'il ne connaît pas et ne comprend pas bien, monsieur Peterson désinforme les gens et condamne une avenue de recherche prometteuse qui améliore la vie des gens.

Le traitement au propranolol est un traitement doux, bon marché, et qui suscite un immense espoir.
 

Alain Brunet, Ph.D.
Chercheur et directeur du Laboratoire de recherche en psychotraumatismes, Institut Douglas
Professeur agrégé, Département de psychiatrie, Université McGill
Rédacteur en chef, Journal international de victimologie