2008-02-19


During his sabbatical in England in 2008, Eric Latimer, Ph.D., kept a blog as a tool to reflect on and share ideas about the efficiency of mental health services in England and Canada and elsewhere in the world. Articles are in French only.


Ce dimanche dernier (le 17 février), The Observer (la version du dimanche du Guardian, un des journaux les mieux cotés en Angleterre) rapportait en première page : "Scandal of patients left for hours outside A & E".

Cette nouvelle est également rapportée par la BBC.

L'achalandage des urgences est un problème au Royaume-Uni aussi.Le gouvernement, demande aux hôpitaux de traiter 98% des patients dans un délai de 4 heures.

Selon cette nouvelle récente, afin de réduire leurs temps d'attente, les hôpitaux dans certains cas font attendre les ambulances avant de leur permettre de livrer leur patient à l'urgence. Au cours des 15 derniers mois, environ 43,000 délais de cette nature auraient été rapportés (seulement 1% du nombre total de transports par ambulance, il faut le reconnaître).

Le gouvernement se défend en soulignant qu'il y a 4 ans, près de 25% des patients attendaient plus de 4 heures en urgence. Maintenant, dit-il, ce pourcentage a chuté à moins de 2% - conformément à la nouvelle cible qui avait été fixée.

Toutefois, selon le professeur Mayhew du Cass Business School à Londres, ces statistiques sont faussées. Ses travaux suggèrent deux autres mécanismes par lesquels les hôpitaux "trichent":

  • ils transfèrent des patients dans des unités d'attente qui sont en fait une extension à la salle d'attente de l'urgence, mais qui sont considérées comme une unité de traitement;
  • ils donnent leur congé à des patients au bout de 4 heures sans les avoir vus.

Il semble néanmoins qu'il y ait eu des progrès réels causés par un investissement gouvernemental pour soutenir un changement de pratique. (Lire plus).

À quel point les cibles sur les temps d'attente sont-elles vraiment utiles? Vaudrait-il mieux se limiter à identifier les pratiques qui conduisent à un fonctionnement aussi optimal que possible des urgences, et soutenir les établissements dans l'implantation de ces pratiques - tout en suivant l'évolution du temps d'attente?

C'est ce que la Direction de la santé mentale est en train de faire présentement pour le suivi intensif et le soutien d'intensité variable: après avoir défini des pratiques efficientes (dans certains cas ce processus n'est pas encore terminé), la Direction de la santé mentale, avec la collaboration de plusieurs intervenants et chercheurs du réseau, est en train de mettre sur pied un mécanisme de formation et d'accompagnement aux établissements pour les aider à offrir des services aussi conformes aux règles de l'art que possible.

La mesure des résultats demeure utile, mais je ne suis pas sûr que les effets pervers qui tendent à accompagner la poursuite de cibles de résultats trop étroites en vaille la peine. Du moins, c'est un pensez-y-bien.