03-03-2009

Le communiqué de presse suivant a été produit par l'American Academy of Sleep Medicine (AASM)

Westchester (Illinois) — Une étude publiée dans l’édition du 1er mars du journal SLEEP suggère la présence d’un trouble du sommeil intrinsèque au trouble du déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH). Elle soutient l’idée que les enfants aux prises avec un TDAH pourraient être en manque de sommeil et avoir un sommeil paradoxal anormal.

Les résultats démontrent que les enfants atteints de TDAH ont une période de sommeil sensiblement plus courte que celle du groupe témoin. Ils dormiraient en moyenne huit heures, 19 minutes, contre huit heures, 52 minutes chez le groupe témoin, une différence de 33 minutes. Le sommeil paradoxal des enfants atteints de TDAH serait également plus court de seize minutes que celui du groupe témoin.

Selon la chercheuse et auteure principale Reut Gruber, Ph.D., directrice du Laboratoire de l’attention, du comportement et du sommeil à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, les résultats sont encourageants puisque les chercheurs ont réussi à contrôler plusieurs facteurs de confusion et à résoudre ainsi certaines contradictions relevées lors d’études précédentes. Par exemple, en mesurant la structure du sommeil des enfants directement chez eux dans leur lit, à l’aide d’un PSG portatif, les chercheurs ont pu s’approcher d’un modèle de sommeil naturel, accroissant ainsi la validité de l’étude.

« Je ne crois pas que le sommeil en lui-même soit la cause du TDAH, mais les symptômes de TDAH sont peut-être aggravés chez les enfants qui ont des troubles du sommeil. Certaines recherches ont déjà montré que le traitement des troubles du sommeil réduisait les symptômes du TDAH, cependant, je soupçonne que les enfants testés souffraient tous d’apnée du sommeil. Il faudrait mener d’autres recherches semblables, mais avec des enfants qui n’ont pas de troubles majeurs de sommeil. »

Selon les auteurs, le TDAH est l’un des troubles les plus souvent traités en pédopsychiatrie, et entre le quart et la moitié des enfants ayant reçu un diagnostic de TDAH ont cliniquement expérimenté des troubles du sommeil. Une perte de sommeil sur une base quotidienne finit par s’accumuler pour devenir une privation de sommeil, laquelle peut mener à une somnolence puis à une dégradation du comportement neurologique. Les études ont également démontré que le sommeil interrompu pouvait affecter l’attention, la capacité d’apprentissage et occasionner des symptômes s’apparentant à ceux du TDAH.

Méthodologie
Les chercheurs ont utilisé des polysomnographes portatifs pour enregistrer, durant la nuit, les tracés du sommeil de 15 enfants ayant reçu un diagnostic de TDAH sans troubles psychiatriques de comorbidité, et de 23 autres enfants servant de groupe témoin. Les enfants étaient âgés entre 7 à 11 ans, ne prenaient aucune médication et avaient reçu la consigne d’éviter les produits contenant de la caféine pour au moins 7 jours précédant l’étude. L’expérience se déroulait à la résidence des enfants. Les parents ont rempli la Liste de comportement pour les enfants, un questionnaire en 113 points servant à évaluer les troubles comportementaux et émotionnels. Les enfants ont également été évalués sur le plan du développement pubertaire. Des facteurs tels l’âge, le sexe, le statut socioéconomique et la situation familiale des parents ont été pris en compte.

Selon les auteurs, cette étude pourrait suggérer que les enfants atteints de TDAH souffriraient d’un trouble intrinsèque du sommeil pouvant être relié à la pathophysiologie du trouble de TDAH. Les effets de la durée du sommeil sur le fonctionnement neuropsychologique des enfants atteints du TDAH devraient à leur avis être examinés plus en détail. Des études supplémentaires seront également nécessaires pour vérifier si une période de sommeil plus courte chez les enfants atteints de TDAH est associée à des symptômes s’apparentant à ceux du TDAH, incluant les troubles du comportement et un mauvais fonctionnement neurocognitif. Si c’est le cas, il serait possible de développer des approches thérapeutiques visant à optimiser et personnaliser le sommeil chez ces enfants.


SLEEP est le journal officiel de l’Associated Professional Sleep Societies, LLC (APSS), une entreprise conjointe de l’American Academy of Sleep Medicine et de la Sleep Research Society. L’APSS publie des découvertes originales dans les domaines touchant au sommeil et aux rythmes circadiens. SLEEP est un journal médical et scientifique révisé par un groupe de pairs. Il est publié 12 fois par année.

L’AASM est une association vouée à la recherche et à l’avancement de la médecine du sommeil. En tant qu’organisme national qui accrédite les centres de troubles du sommeil et les laboratoires de troubles de respirations associés au sommeil, l’AASM fait la promotion des normes les plus élevées en matière de soins au patient. L’association est au service de ses membres et a pour but l’avancement des soins de santé en matière de sommeil. À cet égard elle établit des normes cliniques, favorise le diagnostic et le traitement des troubles du sommeil, informe les professionnels qui fournissent des soins.