22-07-2009

Le printemps dernier, Mike Santoro a donné une conférence à l'Institut Douglas, dans le cadre des activités de la Semaine du travail social, organisée par Joan Simand, M.S.S., chef professionnelle des Services sociaux, et son équipe. Le travail social vise à restaurer ou à améliorer le fonctionnement social de personnes, de groupes et de collectivités, et la Semaine du travail social met en lumière les divers aspects de cette discipline, y compris le rétablissement.

Mike Santoro s'est donné pour mission de démystifier la maladie mentale par la sensibilisation, en exposant des faits, et en enseignant des mécanismes d'adaptation aux personnes qui doivent vivre avec cette maladie.

Mike est l'image de la confiance, du bonheur et de la réussite. Heureux en ménage et père comblé, il est considéré par plusieurs personnes comme une grande vedette. Il voyage pour donner des conférences à des milliers de personnes (il espère faire un jour la tournée de l'Amérique du Nord), il a produit un DVD qui a remporté deux prix prestigieux, et son site Web est très populaire; tout cela, en appui à sa mission. Mais Mike, comme bon nombre de ses adeptes, vit avec une maladie mentale.

« J'ai le privilège d'être bipolaire, avec, en prime, des épisodes de psychose totale, dans les situations extrêmes, explique-t-il sourire en coin. Alors, j'ai des hauts et des bas, et je peux perdre contact avec la réalité. J'ai les symptômes de la schizophrénie et de la bipolarité, ce que les professionnels appellent un «trouble schizo-affectif». »

Mais on ne le croirait jamais avant que Mike ne conte son histoire. Sa prestation est toute en subtilité, mais elle a de puissantes répercussions. Il parle de son parcours avec la maladie mentale au cours des 27 dernières années, et des stratégies qu'il a empruntées pour s'adapter, afin que ceux qui sont dans sa situation puissent trouver de l'espoir dans ses paroles, et sortir peu à peu de leur cocon pour déployer leurs ailes et voler, un jour, comme Mike l'a fait.

Règle du 80/20 de Mike

Les conseils de Mike tournent autour de la règle du 80/20 qu'il s'est créée : pour conserver la santé, il faudrait compter sur les médicaments à 20 %, et sur le soutien, à 80 %. Par exemple, l'un des aspects de la règle du 80/20 est axé sur la gestion des niveaux de stress afin de prévenir l'instabilité dans sa vie et, conséquemment, prévenir une éventuelle rechute. Le fait est que les médicaments peuvent constituer un outil important pour atténuer les symptômes de la maladie mentale, mais qu'ils ne peuvent, à eux seuls, assurer le bien-être. » La façon dont nous vivons tous les jours, la façon dont nous traitons notre corps et notre esprit, donnent la dernière touche au tableau », explique Mike.

« Réduire le stress que vous devez affronter tous les jours, tout en apprenant à composer avec le stress qui existe dans votre vie, aura d'importantes répercussions positives sur votre bien-être, ajoute Mike. Parmi les autres aptitudes à la vie, on compte : bien manger, faire de l'exercice, s'adonner à des activités satisfaisantes et stimulantes, et réduire sa charge de travail, entre autres. Alliées aux médicaments, toutes ces aptitudes à la vie contribuent à apporter la stabilité, la joie et la paix. »

Mike avoue que sa plus grande récompense est lorsqu'une personne lui dit qu'il a changé sa vie pour le mieux. « Ça, pour moi, dit-il, c'est la plus belle paie que je pourrai jamais recevoir, parce que je peux transformer des vies, tout en réalisant mon rêve : jouer le rôle que je me suis fixé. Je crois que les gens atteints de maladie mentale peuvent être heureux et réussir. Cela peut prendre un peu plus de temps que pour la personne moyenne, et ça peut être un peu plus difficile, mais ils peuvent y arriver. J'en suis la preuve vivante. »