Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal
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Réponses d'experts
Famille et proches

Ma fille a été placée contre son gré dans un hôpital psychiatrique. Comment puis-je lutter contre le sentiment de l’avoir trahie?

Il est difficile de se prononcer sur les antécédents d’un patient parce que je ne possède pas tous les renseignements. Je vous suggèrerais d’essayer de réunir le plus d’information possible sur sa maladie afin de comprendre pourquoi un épisode particulier aurait pu être déclenché par un événement précis ou une série d’événements ou pourquoi il s’est produit.
Mais parfois, il n’y a tout simplement pas réponse.
Trouvez des personnes qui sont dans la même situation que vous et vous vous apercevrez que les sentiments de culpabilité, d’impuissance et d’insécurité que vous ressentez sont courants. En les partageant, vous pourrez les gérer en groupe.

-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini Psy 2009

Est-il bénéfique ou destructeur pour des patients souffrant de maladie mentale d'être entourés de personnes qui souffrent aussi de troubles mentaux?

Comme il s'agit de troubles courants chez les adultes, il n'y a pas de contre-indication à réunir deux personnes souffrant de problèmes identiques ou autres. Ce qui est primordial, c'est que si l'on aime vraiment quelqu'un, ce sentiment est très spécial. On ne veut pas laisser la personne pour la seule raison qu'elle est malade. Ceci dit, chaque interaction, chaque combinaison peut être problématique, selon la perspective adoptée.

En règle générale, une personne anxieuse s'inquiètera plus de la personne aimée que quelqu'un de moins anxieux. Parfois, lorsque l'anxiété est relativement bénigne, l'aidant peut encourager le patient à rencontrer un médecin au besoin ou à demander un traitement lorsque les choses s'aggravent. En même temps, on ne souhaite pas vivre avec quelqu'un qui nous pousse constamment à résoudre le moindre petit problème.

Lorsque les gens m'interrogent sur l'anxiété et sur ce qu'ils peuvent faire pour un conjoint ou un parent, je leur réponds habituellement que la meilleure réaction se situe entre les extrêmes. En bout de ligne, on doit encourager les gens à confronter leurs peurs et tenter de les rassurer. Mais on ne veut ni les surprotéger, ni les pousser trop fort à affronter ce qui les inquiète. Les gens qui comprennent l'anxiété savent que c'est la meilleure façon d'aborder le problème. Essayez de veiller à ce que chaque partenaire comprenne les problèmes de l'autre et sache ce qui a ou non un effet positif.

La question mentionne également la schizophrénie. C'est un problème très important en santé mentale, même s'il est beaucoup moins courant que ceux dont nous avons parlé aujourd'hui. Les préjugés sont plus nombreux au sujet de la schizophrénie que de toute autre maladie. En travaillant avec les personnes qui en souffrent, la première chose que l'on observe est le fait qu'il s'agit d'êtres humains normaux qui ont simplement une maladie. Je veux dire qu'ils et elles présentent toute une gamme de caractéristiques personnelles, tous comme les autres gens, et qu'ils peuvent avoir des récits intéressants à raconter. Parfois, ils ne souhaitent pas qu'on leur parle ou peuvent se révéler moins sociables que d'autres personnes. Cependant, quand on apprend à les connaître, ils peuvent accorder leur confiance et établir des liens, tout comme n'importe qui. Cela prend simplement un peu plus de temps. Il s'agit de les traiter comme n'importe qui d'autre, c'est le principe qu'il faut garder en tête. Ils apprendront à vous faire confiance et, quand vous verrez que les choses vont mal pour eux, vous pourrez leur suggérer une visite à l'hôpital. Ils vous écouteront parce qu'ils auront appris à vous faire confiance.

Il est essentiel d'établir des relations avec les personnes souffrant de schizophrénie ou d'autres maladies mentales. Je le dis parce qu'il est trop facile de simplement ignorer les personnes lorsque nous sommes moins à l'aise auprès d'elles. Si nous établissons des liens, ces personnes seront plus portées à se confier à nous ou aux membres de leur famille. Ils seront plus susceptibles de nous écouter quand nous les encouragerons à prendre leurs médicaments ou à demander de l'aide si les choses s'aggravent. Une relation étroite avec elles peut aussi nous aider à détecter tout changement de leurs états mentaux.

-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2006

Est-ce bénéfique ou traumatique d’envoyer les jeunes enfants à la garderie?

La stabilité est l’élément le plus primordial et dépend de différentes variables: le lieu, le type de garderies et les employés. Idéalement, les enfants devront être avec la même personne autant que possible et recevoir l'attention dont ils ont besoin. Certaines garderies sont excellentes, d’autres le sont moins; on peut en dire autant des écoles. Les parents doivent être vigilants et s’assurer d’obtenir les meilleurs services de garde possibles. Ce qui est importe, c’est de trouver la garderie qui convient le mieux pour votre famille.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

Comment faire prendre conscience aux jeunes enfants qu’ils font de la peine à un autre?

On tente constamment de mettre les jeunes en garde contre les comportements dangereux; on leur dit de ne pas courir avec des couteaux, de ne pas toucher aux médicaments de maman et papa. Les parents ont pour rôle d’expliquer à leurs enfants comment comprendre les choses. Évidemment, il y a des choses plus faciles à apprendre que d’autres, mais la seule chose qu’on peut faire c’est de répéter le même message, par exemple : «Qu’est-ce que tu penserais si les gens disaient ça de toi?»
En même temps, on ne veut pas trop les pousser parce que les jeunes peuvent se sentir très coupables. Donc, il faut essayer de trouver un équilibre, d’encourager les jeunes à comprendre ce qu’il y a dans l’esprit d’un autre, sans trop les faire sentir coupables.
-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2010

Comment approche-t-on un adolescent qui refuse d’aller chercher de l’aide en niant ses symptômes?

C'est toujours une question très actuelle, car souvent, le premier entretien avec l’adolescent est difficile. Les jeunes qui se présentent au bureau peuvent ne pas parler, il y en a d’autres qui crient, certains refusent de rentrer, il y en a qui ne veulent plus partir une fois qu’ils sont dans votre bureau. Les cas diffèrent. Je leur parle beaucoup et je pense que c’est le meilleur moyen de réguler la conversation, de mettre des mots, d’accompagner activement le jeune. Il s’agit donc de vraiment entrer en contact et permettre au jeune de s’exprimer.

L’autre aspect est le contact direct, surtout pour les garçons qui sont sur la liste d’attente et qui ne veulent pas venir. Dans ces cas-là, je prends le téléphone et j’appelle le jeune. Je pense qu’il faut déstabiliser un peu les choses pour pouvoir avoir un lien avec les adolescents. Mais parfois ce n’est pas possible et il faut attendre qu’ils aillent vraiment mal pour qu’on puisse les aider.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

Quel est l’impact du divorce chez les jeunes enfants?

Les divorces qui surviennent plus tôt dans la vie des enfants sont plus faciles pour eux à gérer. Votre attitude est toutefois le facteur déterminant dans la réaction de vos enfants. Si les parents agissent avec maturité et respect l’un envers l’autre, les enfants s’en sortiront bien. Si vous ne cessez de crier et vous abaissez votre partenaire en leur présence, les enfants auront des difficultés. Cette situation est malheureusement plus difficile pour les parents que pour les enfants.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

Comment aider quelqu'un qui a des problèmes psychologiques et personnels et refuse tout traitement?

Deux options s’offrent à vous. Au Québec et dans la plupart des pays, il est impossible d'évaluer ou de soigner quelqu’un contre son gré, à moins que cette personne ne présente un danger pour elle-même ou pour autrui. Si c’est le cas, vous pouvez entamer des démarches pour demander une évaluation psychiatrique en vous présentant au Palais de justice. Ils vous aideront à remplir les formulaires nécessaires.

Inutile de dire que ce n’est pas la meilleure solution. Le plus simple (la deuxième option) est de garder le canal de communication ouvert avec votre proche et établir un lien de confiance. La personne finira par réaliser qu’elle a besoin d’aide et se confiera à vous. C’est à ce moment que vous pourrez la conduire à l’hôpital ou la diriger vers une ressource. Le traitement sera d’autant plus efficace que la personne y aura consenti de son plein gré.

-Camillo Zacchia, en réponse à un commentaire sur son blogue Psychospeak with Dr Z, 2013

 

Comment les parents peuvent-ils parler ouvertement de leur adolescent qui souffre d’une maladie mentale?

Cela dépend des personnes à qui ils s’adressent. Par exemple, s’ils s’adressent à quelqu’un pour trouver du soutien, ils pourraient dire : « Mon fils ou ma fille souffre d’une maladie mentale, et cela se manifeste de cette façon. » S’ils s’adressent à quelqu’un qui vit la même situation, ils pourraient exprimer leur pensée en termes de rétablissement, et demander: « Qu’avez-vous fait pour vous rétablir? Quelle est votre expérience et votre connaissance du rétablissement? »

Les parents devraient se concentrer sur les mesures à prendre, au lieu de se concentrer sur les réactions négatives comme : « C’est terrible. » Ils devraient envisager la situation en termes pratiques, comme s’il s’agissait d’un trouble physique. Que ferez-vous si vous vous cassez un bras? Vous irez chez le médecin et lui demanderez conseil sur la meilleure façon de poursuivre vos activités quotidiennes.
-Janina Komaroff, assistante de recherche, Institut Douglas, École Mini Psy 2012

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