Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal
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Réponses d'experts
Santé mentale

La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) semble utile pour traiter les troubles mentaux, mais peut-elle aussi améliorer le fonctionnement du cerveau et la créativité?

Je ne sais pas si la TCC a été utilisée dans ce contexte. Personnellement, je continuerais plutôt à miser sur la lecture, la fréquentation de l'école, l'écoute de gens créatifs et l'apprentissage. Je ne crois pas que l'on ait besoin de psychothérapie pour créer.

Par contre, si un problème nuit à votre créativité parce que vous passez trop de temps à vous en faire, cette approche pourrait s'avérer utile. Un des problèmes liés à la dépression, par exemple, est que les gens passent trop de temps à ressasser leurs problèmes, ce qui draine beaucoup d'énergie mentale. Avec la thérapie cognitivo-comportementale, on aide les gens à quitter ce genre d'ornières et à mettre l'accent sur des choses plus satisfaisantes.

-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini Psy 2006

Qu’est-ce qui vous a poussé à étudier la maladie mentale?

La raison pour laquelle je me suis orienté vers la psychologie est que je voulais devenir écrivain et que je me suis aperçu que, si je souhaitais écrire sur des sujets intéressants (tels que les gens et leurs relations), je devais avoir des connaissances sur la façon dont les gens interagissent. Pendant mes études, je me suis rendu compte que la psychologie comportait d’autres domaines, d’autres branches un peu plus scientifiques, ou au moins dans lesquels les règles me paraissaient plus sensées. J’ai commencé à m’intéresser à ces domaines et j’ai découvert qu’ils me plaisaient. J’ai par la suite commencé graduellement à étudier la biologie et la relation entre l’activité cérébrale et l’activité comportementale. C’est comme cela que j’en suis arrivé à ce que je suis aujourd’hui.

-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini Psy 2009

Combien a-t-on identifié de neurotransmetteurs à ce jour et ont-ils tous été découverts?

Pour parler simplement, les neurotransmetteurs sont des substances chimiques qui émettent des signaux entre les cellules du cerveau. On suppose qu’un nombre trop important ou trop faible de neurotransmetteurs pourrait être à l’origine, au moins en partie, de certaines maladies mentales. Le cerveau aurait des difficultés à procéder au recaptage de ces neurotransmetteurs. Par exemple, les niveaux du neurotransmetteur dopamine sont considérés trop élevés chez les patients schizophrènes alors que les niveaux du neurotransmetteur sérotonine sont considérés trop faibles chez les patients déprimés.

Il est difficile de dire s’ils ont tous été découverts. En 1936, Henry Dale, un neuroscientifique célèbre, a publié un article dans lequel il déclarait que, selon lui, nous n’avions besoin que de deux neurotransmetteurs pour fonctionner ; un pour activer les fonctions cérébrales et un autre pour les freiner. Aujourd’hui, on en compte 35, ce qui montre que le problème est un peu plus compliqué qu'on le pensait. Et on s’est aperçu que l’un de ces 35 neurotransmetteurs n’était pas liquide mais gazeux. Notre cerveau contient donc du gaz.
-Ridha Joober, M.D., Ph.D., École Mini Psy 2009

Ma fille a été placée contre son gré dans un hôpital psychiatrique. Comment puis-je lutter contre le sentiment de l’avoir trahie?

Il est difficile de se prononcer sur les antécédents d’un patient parce que je ne possède pas tous les renseignements. Je vous suggèrerais d’essayer de réunir le plus d’information possible sur sa maladie afin de comprendre pourquoi un épisode particulier aurait pu être déclenché par un événement précis ou une série d’événements ou pourquoi il s’est produit.
Mais parfois, il n’y a tout simplement pas réponse.
Trouvez des personnes qui sont dans la même situation que vous et vous vous apercevrez que les sentiments de culpabilité, d’impuissance et d’insécurité que vous ressentez sont courants. En les partageant, vous pourrez les gérer en groupe.

-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini Psy 2009

Croyez-vous que de plus en plus de gens contractent des maladies mentales? Si oui, pourquoi?

Certaines maladies connaissent des hausses et des baisses. Par exemple, la dépression est moins courante en temps de guerre parce que les gens sont trop occupés à s'inquiéter de ce qui se passe autour d'eux. Mais quand la guerre prend fin, on voit les taux remonter. Les taux de dépression et de suicide varient. Les taux de suicide semblent avoir augmenté dans certaines parties du monde, probablement parce que la société évolue. Par contre, dans le cas de certaines maladies – la schizophrénie, le trouble bipolaire et la dépression grave, par exemple – les taux de prévalence sont demeurés à peu près les mêmes.
-Mimi Israël, M.D., École Mini Psy 2006

Qu’est-ce que le neurophénotypage?

Le neurophénotypage consiste simplement à essayer d’identifier la manière dont les gènes affectent le comportement. Un génotype regroupe l’ensemble des gènes d’une personne; un phénotype est l’expression de ces gènes. Je vois le génotype comme un plan de construction alors que le phénotype est la construction elle-même. Une fois la construction achevée, nous l’examinons en termes de comportement. Nous nous interrogeons sur son comportement. Le neurophénotypage consiste vraiment à identifier les conséquences comportementales des mutations génétiques et à observer comment différents médicaments pourraient influencer cette relation.

-Joseph Rochford, École Mini Psy 2009

Que penser des gens qui arrivent en retard pour se faire remarquer?

Le font-ils parce qu'ils tiennent à se faire remarquer ? Ou du fait de leur désorganisation ? Ou parce que ces personnes considèrent leur temps comme si important qu'elles ne voient rien de mal à faire attendre tous les autres? Est-ce vraiment un problème ? Si ce comportement est extrême et qu'il affecte de vastes plages de leur vie, il s'agit alors d'un trouble. Autrement, c'est simplement un comportement inacceptable. Ne faisons-nous pas tous des choses qui irritent d'autres personnes ? Voilà pourquoi je vous ai prévenus que chacun allait se reconnaître dans les descriptions de tous ces troubles. Mais les comportements problématiques ne constituent des troubles que lorsqu'ils sont envahissants et graves, et ce, sur une longue période de temps.
-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2006

Certaines célébrités, telles que Jim Morrison ou Robin Williams, atteintes de maladies mentales auraient-elles connu le même succès si elles n’avaient pas été malades?

Un étudiant de premier cycle menait une étude sur la créativité chez les personnes atteinte de TOC. L’hypothèse était que les personnes qui souffrent de troubles obsessionnels compulsifs se sentent en quelque sorte obligées de faire ce qu’elles estiment devoir faire et sont si ordonnées et si concentrées que leur degré de créativité serait inférieur à celui de la population normale.

Ce qu'il faut, c'est canaliser vos talents ou vos aptitudes afin de mener à bien vos projets de carrière. C’est ce que font les conseillers en orientation; ils prennent vos aptitudes et tentent de les canaliser dans la carrière la plus appropriée et la plus productive. Pourquoi ne faisons-nous pas la même chose avec les personnes atteintes d’une maladie mentale? Parce que nous nous en croyons incapables; mais pourtant nous le sommes. Nous devons seulement savoir comment faire.
-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini Psy 2009

 

 

Que pouvez-vous dire de l’importance de la spiritualité pour le rétablissement suite à une maladie mentale ou pour la santé en général?

Si vous m’aviez posé cette question il y a 25 ans, ma réponse aurait été complètement différente. Selon moi, la spiritualité est une forme alternative de soutien, de réconfort et de consolation. Si une personne sent que cela l’aide, elle devrait alors évidemment continuer à y avoir recours.
-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini-Psy 2009

Il y a tant de sans-abri qui souffrent de maladie mentale. Que fait-on pour eux?

J'aimerais pouvoir vous dire que nous avons d'ambitieux projets. Malheureusement, ce n'est pas le cas. L'aide à certains sans-abri présente des défis particuliers. Les malades mentaux d'un certain type sont rétifs aux institutions. Ils préfèrent la liberté de la rue. Je ne dis pas cela de façon sarcastique: ils veulent réellement vivre sans limites. Il nous faut mettre au point des façons de les aider sans les mettre sous clé dans des établissements. Beaucoup d'entre eux ont des problèmes de toxicomanie et ne sont pas prêts à s'en défaire. Ils veulent pouvoir sortir prendre un verre et rentrer. C'est un défi pour nous de trouver de meilleures façons d'aller chercher ces gens, parce que leurs souffrances sont réelles et que nous pourrions les aider. Mais nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu'ils viennent à nous.
-Mimi Israël, M.D., École Mini Psy 2006

Existe-t-il un moment particulier du développement fœtal où se produit un déséquilibre de dopamine?

Beaucoup de chercheurs travaillent sur cette question au Douglas, Nous savons que les agressions subies par le cerveau au tout début et en cours de développement affectent le système de production de dopamine. Si nous stressons des rates enceintes, par exemple, les nouveau-nés des mères stressées présenteront des niveaux plus élevés de dopamine à l'âge adulte. Il semble que le système de production de dopamine soit très sensible au stress subi par le cerveau en développement.
-Ridha Joober, M.D., Ph.D., École Mini Psy 2006

Est-il bénéfique ou destructeur pour des patients souffrant de maladie mentale d'être entourés de personnes qui souffrent aussi de troubles mentaux?

Comme il s'agit de troubles courants chez les adultes, il n'y a pas de contre-indication à réunir deux personnes souffrant de problèmes identiques ou autres. Ce qui est primordial, c'est que si l'on aime vraiment quelqu'un, ce sentiment est très spécial. On ne veut pas laisser la personne pour la seule raison qu'elle est malade. Ceci dit, chaque interaction, chaque combinaison peut être problématique, selon la perspective adoptée.

En règle générale, une personne anxieuse s'inquiètera plus de la personne aimée que quelqu'un de moins anxieux. Parfois, lorsque l'anxiété est relativement bénigne, l'aidant peut encourager le patient à rencontrer un médecin au besoin ou à demander un traitement lorsque les choses s'aggravent. En même temps, on ne souhaite pas vivre avec quelqu'un qui nous pousse constamment à résoudre le moindre petit problème.

Lorsque les gens m'interrogent sur l'anxiété et sur ce qu'ils peuvent faire pour un conjoint ou un parent, je leur réponds habituellement que la meilleure réaction se situe entre les extrêmes. En bout de ligne, on doit encourager les gens à confronter leurs peurs et tenter de les rassurer. Mais on ne veut ni les surprotéger, ni les pousser trop fort à affronter ce qui les inquiète. Les gens qui comprennent l'anxiété savent que c'est la meilleure façon d'aborder le problème. Essayez de veiller à ce que chaque partenaire comprenne les problèmes de l'autre et sache ce qui a ou non un effet positif.

La question mentionne également la schizophrénie. C'est un problème très important en santé mentale, même s'il est beaucoup moins courant que ceux dont nous avons parlé aujourd'hui. Les préjugés sont plus nombreux au sujet de la schizophrénie que de toute autre maladie. En travaillant avec les personnes qui en souffrent, la première chose que l'on observe est le fait qu'il s'agit d'êtres humains normaux qui ont simplement une maladie. Je veux dire qu'ils et elles présentent toute une gamme de caractéristiques personnelles, tous comme les autres gens, et qu'ils peuvent avoir des récits intéressants à raconter. Parfois, ils ne souhaitent pas qu'on leur parle ou peuvent se révéler moins sociables que d'autres personnes. Cependant, quand on apprend à les connaître, ils peuvent accorder leur confiance et établir des liens, tout comme n'importe qui. Cela prend simplement un peu plus de temps. Il s'agit de les traiter comme n'importe qui d'autre, c'est le principe qu'il faut garder en tête. Ils apprendront à vous faire confiance et, quand vous verrez que les choses vont mal pour eux, vous pourrez leur suggérer une visite à l'hôpital. Ils vous écouteront parce qu'ils auront appris à vous faire confiance.

Il est essentiel d'établir des relations avec les personnes souffrant de schizophrénie ou d'autres maladies mentales. Je le dis parce qu'il est trop facile de simplement ignorer les personnes lorsque nous sommes moins à l'aise auprès d'elles. Si nous établissons des liens, ces personnes seront plus portées à se confier à nous ou aux membres de leur famille. Ils seront plus susceptibles de nous écouter quand nous les encouragerons à prendre leurs médicaments ou à demander de l'aide si les choses s'aggravent. Une relation étroite avec elles peut aussi nous aider à détecter tout changement de leurs états mentaux.

-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2006

Est-ce bénéfique ou traumatique d’envoyer les jeunes enfants à la garderie?

La stabilité est l’élément le plus primordial et dépend de différentes variables: le lieu, le type de garderies et les employés. Idéalement, les enfants devront être avec la même personne autant que possible et recevoir l'attention dont ils ont besoin. Certaines garderies sont excellentes, d’autres le sont moins; on peut en dire autant des écoles. Les parents doivent être vigilants et s’assurer d’obtenir les meilleurs services de garde possibles. Ce qui est importe, c’est de trouver la garderie qui convient le mieux pour votre famille.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

Comment faire prendre conscience aux jeunes enfants qu’ils font de la peine à un autre?

On tente constamment de mettre les jeunes en garde contre les comportements dangereux; on leur dit de ne pas courir avec des couteaux, de ne pas toucher aux médicaments de maman et papa. Les parents ont pour rôle d’expliquer à leurs enfants comment comprendre les choses. Évidemment, il y a des choses plus faciles à apprendre que d’autres, mais la seule chose qu’on peut faire c’est de répéter le même message, par exemple : «Qu’est-ce que tu penserais si les gens disaient ça de toi?»
En même temps, on ne veut pas trop les pousser parce que les jeunes peuvent se sentir très coupables. Donc, il faut essayer de trouver un équilibre, d’encourager les jeunes à comprendre ce qu’il y a dans l’esprit d’un autre, sans trop les faire sentir coupables.
-Camillo Zacchia, Ph.D., École Mini Psy 2010

Observe-t-on des différences physiques chez les patients qui ont la maladie de Parkinson?

Oui. La maladie de Parkinson comprend la dégénérescence d'une région du cerveau appelée les noyaux gris centraux. Cette région assure également l'activité motrice, ce qui explique le tremblement au début de la maladie, puis l'incapacité progressive de mouvement jusqu'au point où le patient devient paralysé. Il y a plusieurs années, nous croyions que la maladie de Parkinson n'était qu'un dysfonctionnement moteur. Aujourd'hui, les chercheurs demandent à ces patients: « Avez-vous des pertes de mémoire et, si oui, lesquelles? » Nous découvrons qu'ils ont effectivement de graves défauts de mémoire, surtout à mesure que progresse la maladie.
-Joseph Rochford, Ph.D., École Mini Psy 2006

Comment approche-t-on un adolescent qui refuse d’aller chercher de l’aide en niant ses symptômes?

C'est toujours une question très actuelle, car souvent, le premier entretien avec l’adolescent est difficile. Les jeunes qui se présentent au bureau peuvent ne pas parler, il y en a d’autres qui crient, certains refusent de rentrer, il y en a qui ne veulent plus partir une fois qu’ils sont dans votre bureau. Les cas diffèrent. Je leur parle beaucoup et je pense que c’est le meilleur moyen de réguler la conversation, de mettre des mots, d’accompagner activement le jeune. Il s’agit donc de vraiment entrer en contact et permettre au jeune de s’exprimer.

L’autre aspect est le contact direct, surtout pour les garçons qui sont sur la liste d’attente et qui ne veulent pas venir. Dans ces cas-là, je prends le téléphone et j’appelle le jeune. Je pense qu’il faut déstabiliser un peu les choses pour pouvoir avoir un lien avec les adolescents. Mais parfois ce n’est pas possible et il faut attendre qu’ils aillent vraiment mal pour qu’on puisse les aider.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

Quel est l’impact du divorce chez les jeunes enfants?

Les divorces qui surviennent plus tôt dans la vie des enfants sont plus faciles pour eux à gérer. Votre attitude est toutefois le facteur déterminant dans la réaction de vos enfants. Si les parents agissent avec maturité et respect l’un envers l’autre, les enfants s’en sortiront bien. Si vous ne cessez de crier et vous abaissez votre partenaire en leur présence, les enfants auront des difficultés. Cette situation est malheureusement plus difficile pour les parents que pour les enfants.
- Johanne Renaud, M.D., École Mini Psy 2010

Les maladies mentales, le suicide et l'anorexie par exemple, sont-elles moins fréquentes dans les «sociétés primitives»?

On estime que dans les sociétés primitives, la schizophrénie et les troubles bipolaires étaient aussi fréquents qu'ils le sont aujourd'hui. Cependant, certaines sociétés primitives arrivent mieux à intégrer à la communauté les personnes souffrant de troubles graves, qui demeurent souvent dans leurs foyers.

Les taux de suicide varient beaucoup d'un pays à l'autre. Je dirais qu'il est moins répandu dans les pays sous-développés qu'en Occident. On trouve l'anorexie partout dans le monde, mais certains pays et groupes ethniques en sont exemptés. Par exemple, son incidence est plus faible chez les Noirs. Nous ne savons pas pourquoi. Cela ne tient pas seulement à des facteurs culturels. L'anorexie semble afficher un taux d'incidence fixe dans les populations, mais on ne la retrouve pas dans certaines parties du monde, comme les collectivités inuites et certains pays du Moyen-Orient.
- Mimi Israël, M.D., FRCPC, École Mini Psy 2006

Le fait d'être transgenre ou homosexuel est-il une maladie mentale?

En matière d'identité sexuelle, l'histoire de la psychiatrie n'est pas reluisante. L'homosexualité a été considérée comme une maladie jusque dans les années 1970, et a même été classifiée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Malgré ce passé horrifiant, certaines personnes souffrent tout de même de délires sexuels. Voilà pourquoi il est très important de demander l'opinion de psychiatres et de sexologues pour déterminer si une personne est en proie aux délires ou s'il s'agit simplement d'une partie de son identité. La schizophrénie peut avoir des répercussions sur l'identité de base d'une personne. On peut, par conséquent, dire que la sexualité a une certaine incidence si elle s'en ressent sur l'identité. Les délires peuvent se manifester sous forme d'idées sexuelles. Il est donc important de faire preuve d'une extrême prudence en ce qui a trait à l'identité sexuelle et aux liens qu'elle peut avoir avec les délires.
- Ridha Joober, M.D., PhD, École Mini Psy 2012

Quelle est votre définition de « rétablissement complet »?

Je vous dirais que je suis assez rétablie pour me tenir devant vous et vous parler, aujourd’hui. Le rétablissement complet, ce serait quelqu’un qui est totalement heureux; mais c’est difficile à atteindre. Je crois que le rétablissement signifie atteindre un point où on peut profiter de la vie, de la journée, avoir hâte de relever de nouveaux défis, ressentir profondément son identité et se sentir autonome, sentir qu’on peut faire des choses sans se laisser abattre par la négativité qui nous entoure, être en mesure de contrôler sa vie, et accomplir ce qu’on veut accomplir, peu importe son passé, même si on a été très marginalisé. Si on arrive à surmonter cela et qu’on se sent autonome, je dirais qu’on est bien engagé sur le chemin du rétablissement.
-Janina Komaroff, assistante de recherche, Institut Douglas, École Mini Psy 2012

Comment aider quelqu'un qui a des problèmes psychologiques et personnels et refuse tout traitement?

Deux options s’offrent à vous. Au Québec et dans la plupart des pays, il est impossible d'évaluer ou de soigner quelqu’un contre son gré, à moins que cette personne ne présente un danger pour elle-même ou pour autrui. Si c’est le cas, vous pouvez entamer des démarches pour demander une évaluation psychiatrique en vous présentant au Palais de justice. Ils vous aideront à remplir les formulaires nécessaires.

Inutile de dire que ce n’est pas la meilleure solution. Le plus simple (la deuxième option) est de garder le canal de communication ouvert avec votre proche et établir un lien de confiance. La personne finira par réaliser qu’elle a besoin d’aide et se confiera à vous. C’est à ce moment que vous pourrez la conduire à l’hôpital ou la diriger vers une ressource. Le traitement sera d’autant plus efficace que la personne y aura consenti de son plein gré.

-Camillo Zacchia, en réponse à un commentaire sur son blogue Psychospeak with Dr Z, 2013

 

Est-il vrai qu'une maladie génétique n'est pas automatiquement héréditaire?

Absolument. Il est possible que votre père et votre mère vous transmettent des gènes normaux, mais qu'un événement survenu pendant les premières étapes de votre développement occasionne une mutation des chromosomes ou les endommage. Toutefois, dans la plupart des cas, la mutation génétique est transmise par les parents. Les événements génétiques spontanés sont très rares.
- Ridha Joober, M.D., PhD, École Mini Psy 2012

Vers qui les adultes ou les enseignants peuvent-ils se tourner lorsqu'un élève montre des signes de troubles psychologiques relativement significatifs?

C'est une situation difficile. Les services de protection de l'enfance reçoivent tellement d'appels que s'ils estiment l'enfant bien entouré, le signalement ne donnera pas nécessairement lieu à l'ouverture d'un dossier. Dans ce cas, il nous faut être créatifs et faire appel au réseau communautaire. Il faut recourir aux services sociaux des CLSC ou des CSSS et avoir de bons rapports avec nos partenaires dans ce secteur, tels que les travailleurs sociaux des écoles et des CSSS.

Il ne faut pas oublier qu'il existe également une différence entre protection et aide. Parfois, des personnes sont protégées par leur entourage, mais elles refusent de demander de l'aide. Cela vaut tant pour les jeunes que pour les adultes. Si essayer de convaincre un adolescent ou l'encourager ne fonctionne pas, vous devrez probablement obtenir une ordonnance du tribunal, surtout s'il est dans un état psychotique. Il est également possible de l'accompagner à un service d'urgence, même si le personnel de ce service ne recevra pas nécessairement l'accompagnateur. Dans tous les cas, vous devez continuer à chercher d'autres solutions et continuer à soutenir l'adolescent.
-Johanne Renaud, M.D., École Mini-Psy 2012

Comment les parents peuvent-ils parler ouvertement de leur adolescent qui souffre d’une maladie mentale?

Cela dépend des personnes à qui ils s’adressent. Par exemple, s’ils s’adressent à quelqu’un pour trouver du soutien, ils pourraient dire : « Mon fils ou ma fille souffre d’une maladie mentale, et cela se manifeste de cette façon. » S’ils s’adressent à quelqu’un qui vit la même situation, ils pourraient exprimer leur pensée en termes de rétablissement, et demander: « Qu’avez-vous fait pour vous rétablir? Quelle est votre expérience et votre connaissance du rétablissement? »

Les parents devraient se concentrer sur les mesures à prendre, au lieu de se concentrer sur les réactions négatives comme : « C’est terrible. » Ils devraient envisager la situation en termes pratiques, comme s’il s’agissait d’un trouble physique. Que ferez-vous si vous vous cassez un bras? Vous irez chez le médecin et lui demanderez conseil sur la meilleure façon de poursuivre vos activités quotidiennes.
-Janina Komaroff, assistante de recherche, Institut Douglas, École Mini Psy 2012

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