Vers une meilleure compréhension des mécanismes de la dépression

02-06-2015


Une nouvelle étude publiée par l’équipe de Naguib Mechawar, Ph.D., chercheur du Groupe Mcgill d’Études sur le Suicide (GMES) à l’Institut Douglas (CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île de Montréal) et professeur agrégé au département de psychiatrie de l’Université McGill, jette un nouvel éclairage sur l’implication des astrocytes dans la dépression. Les astrocytes, un type de cellules non-neuronales, ont déjà été impliqués dans la dépression et le suicide. Toutefois, on ne savait pas si ces cellules étaient perturbées dans tout le cerveau ou seulement dans certaines régions.

Cette recherche fournit de nouvelles données indiquant que les réseaux d’astrocytes sont altérés spécifiquement au sein de régions cérébrales impliquées dans la régulation de l’humeur. De plus, par sa description de nouveaux sous-types d’astrocytes, cette étude révèle des aspects propres au cerveau humain.

La diversité et la complexité morphologique et fonctionnelle des astrocytes du cortex cérébral humain, tant normal que pathologique, sont reconnues depuis peu. En particulier, des recherches récentes effectuées par le GMES ainsi que d’autres groupes indépendants ont révélé que la regulation de gènes astrocytaires au sein du cortex préfrontal est altérée chez des patients ayant souffert de dépression.

De nouvelles percées

Ce travail, basé sur l’analyse d’échantillons cérébraux post mortem provenant de la Banque de cerveaux Douglas-Bell Canada et mené par les doctorantes Susana Gabriela Torres-Platas et Corina Nagy, représente de nouvelles percées dans le domaine. Il montre notamment que la GFAP, une protéine spécifique aux astrocytes et dont l’expression est significativement réduite dans le cortex préfrontal de dépressifs suicidés, est normalement exprimée au sein de régions corticales n’étant pas impliquées dans la dépression, telle le cortex visuel.

Toutefois, elle est réduite dans des régions sous-corticales qui sont intimement interconnectées avec le cortex préfrontal ou ayant été précédemment impliquées dans les troubles de l’humeur. “Au sein de ces régions sous-corticales, dans des échantillons cérébraux provenant de patients et de sujets sains, nous avons également observé des astrocytes plus complexes que les astrocytes corticaux. Nous en sommes maintenant à analyser ces cellules afin de mieux comprendre ce qui les caractérise. Je suis convaincu qu’il est important de décrire l’organisation microscopique du cerveau humain et de comprendre comment cette organisation est affectée dans la dépression.

Cette connaissance permet de mieux comprendre les causes biologiques de cet important trouble de santé mentale et devrait aider à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques” explique le Dr. Mechawar. Cette étude paraît dans la revue Molecular Psychiatry.

Ces travaux ont été subventionnés par les Instituts de Recherche en Santé du Canada (IRSC) et le Fonds de recherche du Québec-Santé (ERANET-NEURON).

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