06-06-2007

Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée
Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée
Le Festival Mode et Design de Montréal débute aujourd’hui. Au cours des trois prochains jours, plus de 40 défilés auxquels participeront quelques 75 mannequins, auront lieu dans la ville. Des cliniciens de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas saisissent l’occasion pour promouvoir l’adoption de pratiques favorisant la santé et le bien-être des mannequins travaillant dans l’industrie de la mode montréalaise.
Leur souhait est de voir s’appliquer les lignes directrices proposées par l’Academy for Eating Disorders (AED) à l’intention des gens oeuvrant dans le domaine de la mode.

Les récents décès liés à l’anorexie de mannequins en Amérique du Sud a incité l’AED à établir ces lignes directrices en début d’année. Des experts du Programme des troubles de l’alimentation du Douglas les ont alors endossées au Canada.

« Notre intention est d’engager un dialogue avec les chefs de file du domaine de la mode et d’entreprendre l’élaboration et la mise en œuvre de mesures concrètes qui permettront de sauver des vies », affirme Howard Steiger, Ph.D., chef du Programme des troubles de l’alimentation du Douglas et membre du conseil d’administration de l’AED.

Lignes directrices

Ces lignes directrices prévoient, notamment, l’adoption d’un âge et d’un seuil de l’indice de masse corporelle minimums ainsi qu’ une attestation médicale indépendante confirmant que les personnes qui veulent devenir mannequin ne souffrent pas d’un trouble de l’alimentation. De plus, l’AED souhaite établir de meilleurs échanges avec les agences de publicité en vue de favoriser le recours à des mannequins au profil corporel réaliste et d’un âge convenable. Pour obtenir la version complète des lignes directrices, veuillez consulter le site suivant : www.aedweb.org/public/guidelines_fashion.cfm

L’Academy of Eating Disorders encourage dès maintenant le milieu de la mode à instituer des examens médicaux annuels pour les mannequins, incluant l’attestation médicale pour les troubles de l’alimentation.

« Bien que les pressions sociales incitant à être mince constituent un facteur important dans le risque de développer un trouble de l’alimentation, nous savons également que les pressions sociales touchent plus directement les personnes qui sont vulnérables, pour des raisons d’ordre psychologique et biologique, » soutient Howard Steiger. « La recherche nous a récemment démontré en quoi les troubles de l’alimentation sont tributaires de vulnérabilités génétiques « déclenchées » par des régimes amaigrissants répétitifs. En d’autres termes, les facteurs biologiques, sociaux, psychologiques et développementaux jouent un rôle dans ces maladies complexes que sont les troubles de l’alimentation.

« Bien que la mode ne cause pas directement les troubles de l’alimentation, elle contribue grandement à la perception de la beauté dans notre société. Une des meilleures façons de traiter les troubles de l’alimentation pourrait être de modifier les attentes et valeurs de la société. » ajoute-t-il.

Le Programme des troubles de l’alimentation du Douglas

Le Programme des troubles de l’alimentation du Douglas est le seul programme spécialisé d’envergure intégrant les soins cliniques, l’enseignement et la recherche dans le traitement des troubles de l’alimentation au Québec. C’est l’équipe d’Howard Steiger qui a mis en évidence le fait que les troubles de l’alimentation s’expliquent par de multiples facteurs parmi lesquels figurent la génétique et le recours trop fréquent à des régimes amaigrissants.

Il est estimé que 10% des adolescentes, ou des jeunes femmes adultes, rapportent des symptômes liés à des troubles de l’alimentation.