31-10-2013

Véronique Bohbot, Ph.D., neuroscientifique à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, a découvert que la région du cerveau impliquée dans l’apprentissage par stimulus-réponse était directement liée à la consommation de tabac, d’alcool et de drogue. Plus précisément, elle a trouvé que les individus qui favorisaient un apprentissage par stimulus-réponse fumaient plus de cigarettes, buvaient deux fois plus d’alcool et avaient plus de chance de consommer du cannabis. Ses résultats sont publiés dans l'édition de novembre de la revue Hippocampus.

Pour nous orienter dans l’espace, nous utilisons l’une de deux stratégies. La première est la navigation spatiale, selon laquelle nous élaborons des cartes cognitives à l’aide de repères et d’indices visuels pour déterminer où nous sommes et où nous voulons aller. Elle se déroule dans l’hippocampe du cerveau. L’autre est une méthode de stimulus-réponses, qui est un genre de pilote automatique. Après avoir répété un trajet à plusieurs reprises, on l’effectue par habitude. Elle a son siège dans le striatum.

Or, les gens qui favorisent la deuxième stratégie, ont un striatum plus développé et consommeraient plus d’alcool, de tabac et de drogue.

D’autres facteurs comme les habitudes routinières, le stress et les comportements orientés vers la récompense sont aussi responsables de la stimulation du striatum au détriment de l’hippocampe. «La littérature montre que les stratégies de stimulus-réponse émergent à un très jeune âge.» explique Véronique Bohbot

Maintenir un équilibre entre l'hippocampe et le striatum
Maintenir un équilibre entre l'hippocampe et le striatum
«La recherche de récompenses durant l'enfance, surtout de récompenses immédiates comme obtenir des bonbons ou jouer à des jeux vidéo d’action, contribuerait à la stimulation du striatum et encouragerait des stratégies par stimulus-réponse durant la navigation. Cela prédisposerait ensuite les enfants à adopter des comportements liés à la recherche de récompenses telles que des drogues.»

Des études antérieures ont aussi montré qu’un hippocampe atrophié était lié à un risque plus grand de maladies mentales telles que la schizophrénie, la dépression, le trouble de stress post-traumatique et la maladie d’Alzheimer.

Véronique Bohbot présentera les résultats de ses recherches à la réunion de la Société des neurosciences à San Diego le 13 novembre prochain. Elle parlera de l’importance de solliciter la navigation spatiale pour maintenir un équilibre et augmenter ses chances d’avoir une cognition saine.

Lire l'article intégral dans la revue Hippocampus

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