11-10-2007

Puisant dans de solides réserves de dynamisme et de  détermination, Cathy Viberg lutte contre les préjugés depuis 31 ans, autant à  titre d'infirmière que comme bénévole au Douglas. Bien que Cathy ait pris sa  retraite au mois d'août dernier, de son poste de chef clinico-administratif de  l'unité de réadaptation intensive du CPC3, elle laisse derrière elle des acquis  dont tout professionnel de la santé mentale serait fier.
L'engagement de Cathy à l'égard de la santé mentale a débuté  alors qu'elle était dans la vingtaine. « En 1971, j'étais étudiante en sciences  infirmières et j'ai été envoyée au Douglas pour poursuivre ma formation. La  première chose que je me souvienne avoir vue, c'est la barrière qui entourait  les terrains de l'institution. Cette clôture isolait le Douglas de la  communauté et donnait à l'établissement un air peu accueillant. Cependant, dès  que j'ai eu franchi la barrière et commencé mon travail, j'ai tout de suite  apprécié. J'ai réalisé que le Douglas était un endroit où je pourrais faire ma  marque. »
Rapidement, Cathy démontra des capacités de leadership et  fut nommée, en 1979, infirmière en chef du pavillon Newman, lequel, à l'époque,  prodiguait des soins à 40 hommes et 40 femmes. Elle a, par la suite, occupé de  nombreux postes au Douglas.
Musique, artisanat et travail d'équipe
Fervente partisane des activités de réintégration dans la  communauté, Cathy et son équipe de l'unité du CPC3 sont devenues des expertes  de collectes de fonds en organisant des ventes d'artisanat en collaboration  avec les employés du Douglas et les groupes communautaires. Aussi, Cathy et son  équipe donnent un coup de main à Terry Williams, assistante en réadaptation à  l'unité CPC3, dans la planification des concerts annuels présentés par Suzuki  Montréal. Cathy explique avec fierté : « Nous utilisons les sommes recueillies  pour emmener les patients dans la communauté et les informer des services  disponibles. Il ne faut surtout pas oublier le plus important, leur rappeler  comment on peut s'amuser! »
Sous le leadership de Cathy, l'équipe du CPC3 a également  accompli une tâche impressionnante en mettant sur pied, en 2005-2006, le modèle  de soins intégraux dans l'unité, ce qui a mené à une amélioration de la qualité  de vie des patients et a permis de grandement augmenter le nombre de congés,  passant de 19 en 2005-2006 à 54 patients pour l'année 2006-2007.
Cathy a également fait du bénévolat pour AMI-Québec au cours  des années 90, en organisant des séminaires sur la santé mentale pour les employés  de l'organisme. De plus, c'est avec fierté qu'elle a servi les patients du  Douglas à chaque barbecue annuel, jusqu'à ce que cet événement prenne fin, en  2006.
Quel travail difficile…
Trop souvent, lorsqu'elle dit qu'elle travaille au Douglas,  Cathy est confrontée à des réactions négatives, parfois même de la part de  collègues professionnels de la santé. Un jour, un oncologue lui a dit : « Oh!  mon Dieu! Quel travail difficile! Je serais certainement incapable de le faire.  » Intérieurement, Cathy pensa : « Vous travaillez auprès de personnes  cancéreuses et vous pensez malgré tout que la maladie mentale est trop  difficile? Manifestement, vous ne vous rendez pas compte jusqu'à quel point les  traitements dont on dispose de nos jours pour soigner les maladies mentales  sont efficaces. Si vous ne le savez pas, quelle doit être l'impression du grand  public! »
L'un des préjugés les plus choquants auxquels Cathy ait été confrontée  est peut-être celui de croire que le personnel infirmier travaillant en  psychiatrie est victime de violences physiques au quotidien. Chaque fois  qu'elle en a l'occasion, elle s'efforce de dissiper ce préjugé. « Aucun patient  ne souhaite sortir de ses gonds. Le personnel du Douglas consacre beaucoup de  temps à enseigner aux patients des solutions alternatives à la colère et à  écouter leurs préoccupations, pour éviter qu'ils ne ressentent de la  frustration. Cette stratégie, associée à une médication appropriée, fonctionne dans  la vaste majorité des cas. »
Une nouvelle ère
Cathy est fière du nouveau statut d'Institut du Douglas.  Elle croit que celui-ci permettra d'attirer de nouveaux talents dans le domaine  de la santé mentale. Elle est également fière de plusieurs récentes initiatives  du Douglas qui visent à diminuer les préjugés. « L'un de mes meilleurs  souvenirs est lorsque 7 000 personnes de tous les milieux s'étaient rassemblées  en 2006, avec leurs glacières, leurs parasols et leurs chaises pliantes, sur  les terrains du Douglas, pour assister à un concert de l'Orchestre symphonique  de Montréal. Tous ces gens avaient l'air si détendus, comme s'ils se  retrouvaient au milieu d'un parc. Des gens souffrant ou non de maladie mentale s'étaient  ainsi retrouvés côte à côte, unis dans leur amour de la musique. »
Cathy est optimiste quant à l'avenir : « Depuis que je suis  arrivée, en 1976, d'étonnants progrès ont été réalisés. Petit à petit, les  barrières, qu'elles soient réelles ou symboliques, disparaissent. »
En un mot ou deux…
Quel mot décrit le mieux la maladie mentale? 
Espoir.
Quel film a eu le plus d'influence sur votre vision de la  maladie mentale?   									
Un homme d'exception.
Comment préservez-vous un mode de vie équilibrée? 									 
Je vis  un jour à la fois.
Qui fait, à votre avis, un travail hors pair pour  démystifier la maladie mentale? 										 
L'assistante en réadaptation, Terry Williams, qui  organise des concerts avec   									Suzuki Montréal et sensibilise les groupes  communautaires aux réalités de la santé mentale. « Elle n'a pas peur de relever  de nouveaux défis. »
Croyez-vous que le Douglas sera encore là dans 125 ans?
Oui,  mais les soins communautaires occuperont plus de place.
Un mot pour décrire le Douglas?  										
Défis inépuisables.


