18-08-2008

L'Institut Douglas réagit aux données du Bulletin de santé national 2008 de l'Association médicale canadienne (AMC).

Mimi Israël, M.D., chef du département de psychiatrie de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas indique que les réponses données par les Canadiens aux questions de ce sondage portant en partie sur la santé mentale sont malheureusement trop familières. «On aurait cru avoir fait plus de chemin au cours des récentes années dans le changement des attitudes que la population entretient envers la maladie mentale. Ce qui choque un peu avec les résultats de ce sondage réalisé par Ipsos-Reid et commandé par l'AMC, c'est la proportion dans laquelle certaines idées se trouvent représentées », dit-elle. En effet, selon ce sondage: 

  • Presque la moitié des Canadiens (46%) pensent que les gens utilisent l'expression ‘maladie mentale’ pour excuser un mauvais comportement. On le voit, entre autres, avec la dépression qui est parfois perçue par les gens comme un moyen de prendre des vacances prolongées. 
  • Un Canadien sur trois (31%) seulement embaucherait un paysagiste qui serait aux prises avec une maladie mentale. Il existe cette perception à l'effet que les personnes ayant une maladie mentale sont imprévisibles et instables, voire violentes.

« Il ne s'agit pas de blâmer les gens pour leurs opinions ou la perception qu'ils ont de la maladie mentale. Cette perception met plutôt en relief le besoin de poursuivre intensivement les efforts d'éducation et de sensibilisation du grand public. Il y a tout de même urgence à ce sujet, car à l'heure actuelle, une personne sur cinq souffre ou souffrira d'une maladie mentale au cours de sa vie », précise Mimi Israël. Le financement des soins et de la recherche en santé mentale est inversement proportionnel au pourcentage de la population touchée quand on le compare avec celui d'autres maladies « plus acceptées » comme le diabète et le cancer. « A cause des idées reçues et de la discrimination qui entourent encore la maladie mentale, trop de gens souffrent en silence et trop de familles s'isolent sans pouvoir aider leurs proches. Le coût humain et social est déjà lourd: il est estimé que les dépenses en soins et en perte de productivité associées à la maladie mentale atteint près de 14 milliards de dollars par année au Canada, dont plus de 5 milliards de dollars au Québec », ajoute-t-elle.

POUR COMMENTER LE BULLETIN DE SANTÉ NATIONAL :

  • Mimi Israël, M.D., FRCPC, chef du département de psychiatrie de l'Institut Douglas, est disponible pour des entrevues entre midi et 14 h aujourd'hui.
  • Jean-Bernard Trudeau, M.D., directeur des services professionnels hospitaliers, Institut Douglas et président de l’Association médicale québécoise est disponible pour des entrevues.

EXPERTS POUR COMMENTER PENDANT LE CONGRÈS DE L’AMC :

Au cours du congrès de l'AMC qui se tient cette semaine à Montréal, les médecins discuteront de divers enjeux en santé mentale. Les experts suivants de l’Institut Douglas sont disponibles pour des entrevues:

  • Santé mentale et les jeunes
    Johanne Renaud, M.D., directrice médicale, section jeunesse, programme des troubles dépressifs
    Mise en place d'un dépistage des troubles de santé mentale auprès des jeunes, (dépression, suicide). Importance d'instaurer la mise en place de moyens permettant d'identifier dès le plus jeune âge possible les troubles de santé mentale.
  • La santé mentale des militaires canadiens
    Alain Brunet, Ph.D. chercheur et psychologue clinicien du TSPT, Institut Douglas
    Mise en place d'un dépistage systématique des militaires canadiens à leur retour de mission. Pourquoi est-il important de le faire et comment aider ceux qui souffrent du trouble de stress post-traumatique (TSPT).
  • La dépression : une urgence
    Mimi Israël, M.D., chef du département de psychiatrie, Institut Douglas
    La dépression sera, dans quelques années, la deuxième cause d'invalidité. Qu'est-il urgent de faire pour éviter ce scénario?